30 Mars 2011
Nous reproduisons ci-dessous un texte que nous avons reçu d'un camarade marocain.
Les étudiants, détenu(e)s politique du mouvement estudiantin
de la Voie Démocratique Basiste ( MLM)
Feuille de présentation des étudiants prisonniers politiques, actuellement détenus et membres du mouvement estudiantin marocain qui sont séparés maintenant entre deux prisons : Marrakech et Essaouira.
Les arrestations ont commencé le 14 mai 2008, le jour qui a été marqué par la révolte historique des étudiants à l’université Cadi Ayyad Marrakech, concomitamment avec la bataille du peuple marocain pour la gratuité de l’enseignement, des services publics et pour le refus de leur privatisation, la bataille où le peuple a donné de nombreux martyrs et des centaines de détenus politiques.
Le 14 Mai 2008, les étudiants au sein de l’Union Nationale des Etudiants du Maroc (UNEM), sous le commandement de la Voie Démocratique Basiste (VDB)- le courant politique estudiantin marxiste léniniste maoïste- ont organisé plusieurs manifestations afin de d’obtenir certaines revendications politiques et syndicales, telle que la libération des détenu(e)s politiques, l’amélioration des conditions de vie ( les prix des produits d’alimentation, du logement), l’obtention des bourses et pour mettre fin au campement des forces de répression à l’université ainsi que d’autre revendications pédagogiques.
Le régime réactionnaire semi-féodal semi-colonial qui existe au Maroc, n’a pas hésité à réprimer ce mouvement et par conséquent une large opération d’arrestations et de détention a eu lieu. Les premiers victimes ont été un groupe d’étudiants composé de 7 militants détenus le 14 mai 2008 et un deuxième groupe de 11 militants (groupe de Zahra BOUDKOUR) détenus le 15 mai dont deux d’entre eux sont encore en prison ( Mourad CHOUINI : 4 ans de prison à Essaouira et khalid MIFTAH : 3 ans de prison à Marrakech).
La lutte du peuple marocain a continué après le 14 mai 2008 et le mouvement a poursuivi sa démarche pour les revendications légitimes précitées, pour les libertés politiques et syndicales ainsi que la libération des étudiants détenus et pour ce faire, le mouvement a donné durant deux ans de nombreux sacrifices notamment un martyr ‘’Abderrazak EL GADIRI’’ et d’autres détenus politiques.
Le 10 octobre 2010 les forces de répression ont kidnappé un autre militant basiste Youssef EL HAMDIA dans sa maison à Marrakech (condamné à deux ans au niveau du tribunal de première instance puis un an et demi de prison au niveau de la cour d’appel à cause de sa participation au mouvement) prisonnier à Essaouira.
Deux jours après les forces de répression en kidnappé la militante Ilham EL HASNOUNI dans sa maison à Essaouira, le 13 octobre 2010, et la procédure se poursuit jusqu’à maintenant devant le juge d’instruction pour sa participation aux manifestations de 2008.
Successivement, le 18 et 24 novembre 2010 les forces de répression ont kidnappé deux autre militants : Abderrahem ABOUHANE, dans sa maison à CHICHAOUA et Mohamed EL MOUADDINE à la Gare Routière CTM à Marrakech, condamnés tous les deux à 6 mois au tribunal de première instance puis 4 mois de prison en appel.
Les militants basistes sont resté toujours actifs à l’université, notamment se joignant aux masses populaires à l’intérieur et à l’extérieur de l’université, ils ont joué un rôle principal dans le mouvement du 20 février 2011, dans la rue, ainsi 4 militants basistes sont détenus depuis le 23 février 2011, près du campus universitaire, il s’agit de : ‘’Loubna AFRIATE’’, ‘’Fatima Zahra FAIZ’’, ‘’Adbelhak ELTALHAOUI’’ et ‘’Jalal KOUTBI’’ arrêtés pour distribution de tracts, le lendemain Mohamed EL AARBI JEDDI était détenu dans le centre ville et Nasser HESSAIN le 25 février 2011 et le 9 mars le militant Hicham EL MASKINI fut détenu lui aussi, ainsi la militante Safae ISSAM le 16 mars ; sachant qu’il y a une longue liste des poursuites visant d’autre étudiants qui peuvent être détenus à tout moment.
Le régime n’ose pas avouer l’existence des détenus politiques au Maroc et il condamne les militants pour des infractions du premier et du deuxième degré (délits et crimes) dans un but de criminalisation du mouvement politique et syndical, comme c’était le cas dans les années soixante-dix et quatre-vingts, connues sous le nom des « années de plomb ». Le régime marocain a voulu faire croire, ainsi que les médias internationaux dominants, que cette page d’histoire était tournée. Mais, sous le vernis des réformes, l’oppression est restée la même, le régime est toujours tortionnaire.
Malgré les pressions, malgré les détentions, le mouvement estudiantin restera toujours actif tant qu’il y aura des revendications à atteindre et tant qu’il existe des inégalités et des atteintes aux droits du peuple de la part du régime, il luttera toujours pour la dignité à côté du peuple marocain dont il fait partie.