1 Avril 2011
Le matin du 31 mars 2011, la décision de justice concernant les 7 inculpé-e-s de l'Université Toulouse II le Mirail a été rendue.
-8 mois de sursis pour « coup dans les testicules »,
-6 mois de sursis pour « dégradations » et « tentative de vol d'électroménager »
-4 mois de sursis pour avoir cassé une porte,
-2 mois de sursis pour « vol de denrées alimentaires et de papeterie en réunion »,
-des amendes pour plus de 3000 euros,
-une somme de plus de 21000 euros de dommages et intérêts pour l'Université du Mirail,
-pour tou-te-s une inscription au casier judiciaire entraînant de lourdes conséquences
Et ce sans aucune preuve matérielle tangible.
La justice nous montre une fois de plus son vrai visage: une justice au service de la classe dominante.
Pour rappel, leur procès a eu lieu le jeudi 3 février 2011, au Tribunal de Grande Instance de Toulouse. Après des convocations au commissariat, sur plainte de la présidence de l'Université Toulouse II le Mirail, sept étudiant-e-s ayant participé, parmi des milliers d'autres, au mouvement de lutte contre la LRU en 2009 ont été inculpé-e-s
Du 2 février au mois de juin 2009, un important mouvement notamment contre la loi LRU (Loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités) avait été mené par les personnels enseignant-e-s, chercheurs/euses, Biatoss et étudiant-e-s des universités de France, dont Toulouse II le Mirail. Plus de 4 mois de grève, des Assemblées Générales jusqu’à plus de 2500 personnes, de nombreuses manifestations et actions. Il s’agit d’une lutte d’ampleur au niveau étudiant de par sa longueur et sa dureté.
Pour rappel, Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, avait, au moment des faits exigé que les « responsables » du mouvement étudiant soient condamné-e-s à des peines exemplaires, cette volonté répressive s’est fait entendre à travers les propos du procureur de la République, celui-ci ayant requis des peines disproportionnées.
Ces réquisitions démontrent la volonté de l'État de faire de ce procès un exemple, et de casser toute lutte à venir. Le seul but est d’incriminer des acteurs et actrices de la lutte sociale, en s’acharnant sur les militant-e-s de classe. Cette attitude se place dans un cadre plus général de répression contre toutes celles et tous ceux qui ont lutté hier et luttent aujourd’hui. Partout l’arsenal répressif se durcit. Dans les usines, les entreprises, les quartiers populaires, les universités... Le gouvernement et le patronat affirment la même logique : la volonté de répondre aux contestations populaires par le déchaînement des forces répressives.
L’Université du Mirail, quant à elle, avait demandé des dommages et intérêts disproportionnés au regard des faits reprochés. Or, il s’est avéré que la présidence de l’Université n’avait pas l’aval du Conseil d’Administration du Mirail pour porter plainte. Et cela, alors même que la majorité des personnels de l’université avaient exprimé leur soutien aux étudiant-e-s inculpé-e-s, notamment par le vote d’une motion de soutien au Conseil des Études et de la Vie Universitaire, réclamant entre autre le retrait des plaintes. La justice a apparemment décidé d'ignorer la requête des avocats de la défense pour l'annulation de la plainte de l'Université.
La lutte à l'Université du Mirail pour l’arrêt des poursuites à l’encontre des personnes mobilisées est le combat contre une politique répressive généralisée. La répression que subissent nos camarades est une déclaration de guerre adressée à toutes et tous ceux/celles qui n’ont pas renoncé à résister. L'État et le patronat comptent sur notre isolement et notre désunion pour asseoir ses capacités d'attaque. Face à cela, il est nécessaire de réunir nos résistances et de faire vivre la solidarité. Nous ne les laisserons pas nous piétiner sans réagir, car nous ne connaissons que trop bien la logique du pouvoir : en criminaliser un-e pour en terroriser cent.
Face à cette logique, seule notre solidarité peut faire face. Ainsi, la FSE appelle toutes et tous ceux et celles (syndicats, organisations politiques, associations, individu-e-s…) qui luttent contre l’engrenage répressif à soutenir les inculpé-e-s du Mirail, ainsi que toutes les victimes de la répression, à travers un investissement dans les divers collectifs anti-répression et/ou de quelque manière que ce soit : soutiens financiers, soutiens politiques, événements médiatiques, rassemblements, actions…
Contact : inculpees.du.mirail@gmail.com
les chèques de soutien aux 7 inculpé-e-s du Mirail sont à adresser à :
"à l'attention du CAJ", Canal SUD - 40 rue Alfred Dumeril - 31400 TOULOUSE,
à l'odre de : AGET-FSE
Source :
FSE-Lyon