23 Mars 2012
Nous reproduisons l'intervention de notre collectif, Coup Pour Coup 31, faite à l'occasion de la campagne de solidarité avec les prisonniers antifascistes espagnol-e-s gravement malades.
Par ailleurs, l'intervention de la militante Betta, du Secours Rouge de Rome, à lire ICI
Bonjour à toutes et à tous,
Je suis membre du collectif anti impérialiste Coup Pour Coup 31. Si nous co-organisons aujourd’hui à cet événement avec le Secours Rouge de Rome, le Secours Rouge de Bayonne et le Secours Rouge Arabe, c’est pour faire connaître et dénoncer la répression que subissent les militants antifascistes dans l’Etat espagnol. Dénoncer les conditions d’incarcérations inacceptables dont sont victimes ces militants, dénoncer la mort lente en prison que leur inflige le gouvernement espagnol.
Qui sont ces militants révolutionnaires ? Ils font parties du PCE(r) (Parti Communiste d’Espagne reconstitué), des GRAPO (Groupe de Résistance Antifasciste du Premier Octobre) ou du SRI (Secours Rouge International). Le PCE(r), créé en juin 1975 en opposition au réformisme du Parti Communiste d’Espagne, estime continuer la guerre civile antifasciste commencée lors des années 1930. Crée à un moment où l’Espagne passe du fascisme ouvert à un régime se prétendant démocratique. A peine né, il jouera un rôle important dans la dénonciation de la « réforme », processus qui promettait de tourner la page de Franco, dictateur fasciste, pour faire place à une prétendue « démocratie ». Une conséquence directe de la prise de position antifasciste du PCE(r) est son appui à la lutte armée menée par les GRAPO.
L'organisation de Lutte de Guerrilla des GRAPO est elle aussi fondée en 1975 par des militants antifascistes espagnols désirant regrouper le plus grand nombre possible de combattants antifascistes. Elle a la volonté de former ses propres cadres pas nécessairement communistes en fonctionnant de façon autonome. Néanmoins, le lien politique avec le PCE(r) a toujours été maintenu. Il s'ensuit alors une longue Lutte contre l'Etat espagnol qui met en route sa machine répressive ; emprisonnant, torturant et tuant des centaines de militantes et de militants.
Aujourd’hui, les militants antifascistes encore emprisonnés sont victimes d’isolement, de tortures physiques et/ou psychologiques, d’éloignements avec leurs familles, de refus par les autorités de soins médicaux appropriés. Certains de ces militants souffrent de graves maladies et faute de soins ils pourraient y laisser leur vie ou avoir de très lourdes séquelles. C'est malheureusement déjà le cas pour certains d'entre eux. Par ailleurs, ces traitements n'ont pas réussi à briser leur détermination et leur résistance. Ils continuent à lutter dans et hors des prisons, comme on a pu le voir dans le film.
Mais en plus de dénoncer l’État espagnol et la répression sans pitié qu’il fait subir à ces militants sous la torture et des conditions d’emprisonnements inadmissibles ; nous dénonçons la complicité de l’État français qui n’hésite pas à prêter main forte dans cette chasse aux révolutionnaires et sa volonté de faire taire toute forme de contestation sociale.
Pour nous, à Coup Pour Coup 31, nous pensons que le combat contre la justice de classe et la répression est primordial et qu’il doit dépasser les clivages idéologiques. Car la solidarité est l’une de nos armes, elle doit être utilisée à chaque fois que des militants progressistes ou révolutionnaires sont victimes de cette répression ; que ça soit dans l’État espagnol qui nous a amené aujourd’hui à participer à cet événement ; que ce soit ici, pour Georges Abdallah, militant communiste libanais emprisonné en France depuis 28 ans ; que ce soit la répression à Toulouse du mouvement étudiant de 2009 avec les 7 inculpés du Mirail ou la répression que subissent les étudiants marocains de l'UNEM emprisonnés pour leur combat pour une société débarassée de l'oppression et l'exploitation.
L’acharnement répressif que subissent tous ces militants est la partie la plus visible de l’ensemble de la politique répressive qui frappe tous les travailleuses, travailleurs et peuples dans le monde. D’où la nécessité d’unifier toutes nos forces pour combattre cette répression et faire vivre la solidarité !
Nous laissons maintenant la place à l’intervention de Betta, militante du SRI, ancienne prisonnière politique, qui n’a malheureusement pas put venir aujourd’hui à cause de complications médicales liées à son incarcération. Merci !