Collectif anti-impérialiste membre de Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network
5 Décembre 2010
Plus de 150 personnes ont fait le déplacement à Lannemezan, le samedi 4 décembre, pour manifester devant la prison où est détenu Georges Ibrahim Abdallah. De nombreuses organisations étaient représentées : AFPS, Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, Coup Pour Coup 31, Voie Prolétarienne, Secours Rouge/APAPC, Secours Rouge Arabe, Libertat, NPA, JCML etc.
Ci-dessous notre déclaration à l'occasion de ce rassemblement :
Si nous sommes aujourd'hui ici réunis c'est évidemment pour exiger la libération immédiate de Georges Ibrahim Abdallah.
Combattant de la cause palestinienne, il subit depuis 27 ans la vengeance de l'Etat français et de ses alliés américains et sionistes allant jusqu'à bafouer leurs propres règles.
En effet, Georges Ibrahim Abdallah est libérable depuis 11 ans mais s'il est maintenu en incarcération c'est parce qu'il refuse de s'incliner et de renier son engagement politique.
Celui d'un militant communiste arabe qui se bat pour un seul Etat laïc, démocratique et multiculturel sur tout le territoire historique de la Palestine. Seule perspective réellement porteuse de liberté et d'émancipation pour le peuple palestinien.
Pour nous, Coup Pour Coup 31, exiger la libération immédiate de Georges Ibrahim Abdallah c'est aussi renforcer la résistance progressiste et populaire en Palestine, et c'est le sens de notre engagement.
Palestine vivra - L'intifada vaincra!
Intervention de Voie Prolétarienne :
Pour nous Communistes, la solidarité internationale est quelque chose de capital, c'est un de nos devoirs les plus importants.
Au Moyen-Orient, la France est une des puissances impérialistes les plus impliquées historiquement, notamment au Liban. Elle est complice et soutien des sionistes et d'autres relais
réactionnaires locaux.
Soutenir Georges Abdallah et les luttes des peuples libanais et palestiniens est importants pour deux raisons.
La première, c'est que c'est le même impérialisme qui sévit ici comme là-bas. Ceux qui le combattent là-bas servent la lutte de classe ici, et la lutte de classe ici sert les luttes
anti-impérialistes là-bas.
La seconde, c'est que la lutte pour la libération de Georges Abdallah est également une lutte pour les droits démocratiques. L'arbitraire qui frappe aujourd'hui Georges Abdallah, au delà même
des lois que la bourgeoisie a elle-même fixé, risque de nous frapper tous demain, militants révolutionnaires ou simplement progressistes.
Nous devons être conscients que la lutte pour la libération de Georges Abdallah représente un enjeu capital, vue l'importance politique qu'elle aura au Liban. Notre mouvement peut changer les
choses !
Enfin, nous devons être conscients que soutenir Georges Abdallah, c'est aussi soutenir les revendications historiques du mouvement de libération national palestinien, c'est à dire un Etat
unique, démocratique, laïc et indépendant sur toute l'étendue de la Palestine historique et le droit au retour des réfugiés.
Je vous remercie.
Intervention de la Commission pour un Secours Rouge International :
Chers camarades,
Vous connaissez la situation de Georges Ibrahim Abdallah et je ne répéterai pas tout ce qui vient d'être dit sur les qualités politiques, militantes et humaines.
Je veux juste souligner un point qui fait de la cause de Georges une cause centrale pour le Secours Rouge International et cela depuis 2003 : la dimension internationaliste de son
engagement.
Il s'agit d'abord de son engagement, en tant que communiste libanais, dans les rangs de la Résistance palestinienne, mais il s'agit aussi, avec les FARL, de cette compréhension que
l'impérialisme doit être combattu partout dans le monde et jusque dans ses bases arrière. Il s'agit enfin et en général de l'internationalisme prolétarien, de l'insertion de sa lutte dans la
lutte des opprimés et des exploités du monde entier.
A l'heure où la bourgeoisie impérialiste développe ses instruments transnationaux de répression, nous devons nous-mêmes développer et structurer la solidarité internationale, et c'est ce à quoi
la Commission pour un Secours rouge international s'emploie.
Je vous remercie de votre attention.
Intervention de l'AFPS-Pau :
Georges, résistant à l'occupation israélienne au Liban, paye de sa liberté son engagement aux
côtés du peuple palestinien qui combat le colonialisme, subit les massacres, le nettoyage ethnique d'un Etat d'Israël, toujours plus agressif, et qui, en
dépit de tous ses crimes, continue à se présenter en victime, protégeant sa sécurité.
Les criminels, qui, en 1982, ont massacré 3000 palestiniens, dans les camps de Sabra et Chatila, vivent en toute quiétude, en
toute impunité. Georges, pour des actes de résistance qui dénonçaient cette barbarie et toutes les exactions de l'armée
israélienne au Liban, est entré dans sa 27ème année de réclusion. 27 ans de réclusion ! Soit 2 fois et demie la durée qui avait été requise contre lui par
le procureur de la République lors de son procès. On fait payer à Georges, non pas ce qu'il a fait, mais ce qu'il est :
un résistant qui ne se renie pas.
Pourtant, en 2003, le tribunal de Pau, avait accordé une libération conditionnelle. Le ministère public a fait appel. Depuis
toutes les demandes de libération conditionnelle de Georges sont rejetées.
Le 24 octobre 2009, nous étions rassemblés devant le palais de justice de Pau pour rappeler que Georges est libérable depuis
1999.
Le 1er décembre 2009, la justice faisait comparaître Georges à Tarbes, pour refus de prélèvement d'ADN. Le 18 février 2010, le
procès en appel avait lieu à Pau. Nous étions présents aux deux audiences, pour manifester notre soutien à Georges.
Georges s'est défendu seul, sans avocat. Il a rappelé que son combat était celui de la liberté, non seulement la sienne mais
celle de tous:"je ne cherche pas à me protéger de mon ADN, qui doit déjà se trouver chez la DST, la CIA, le MOSSAD. Ce que je refuse, c'est de
cautionner une loi liberticide". Son courage et la fermeté de son engagement ont impressionné jusqu'aux
journalistes qui titraient ainsi leur article du lendemain: "le gène de la lutte : les années de prison n'ont pas entamé l'engagement de Georges Ibrahim Abdallah"
En dénonçant une loi liberticide, Georges défend notre liberté...au prix de la sienne. Ce qu'on attendait de lui, c'était
qu'il fasse amende honorable. Il s'y est refusé. Le 20 Mai, la relaxe est prononcée. Le ministère public se pourvoit en cassation le 25 Mai.
Son argumentation en résumé : «accorder une relaxe pour un refus de prélèvement d'ADN! Attention au risque de
jurisprudence...Jurisprudence dont pourraient se prévaloir les syndicalistes, les faucheurs d'OGM, tous ceux qui résistent à l'injustice de l'ordre
établi,en France comme ailleurs. »
Ainsi Georges continue son combat, solidaire de toutes les luttes, solidaire de tous les prisonniers politiques, en France et
en Israël. A l'occasion du 8 mars, il a attiré notre attention sur la situation des femmes palestiniennes qui, avec des condamnations à perpétuité
multipliées par 3, par 6 (6f ois la perpétuité!) croupissent dans les prisons d'Israël. A l'heure actuelle 11000 prisonniers
palestiniens y sont détenus, dans les pires conditions. Parmi eux, un jeune détenu Franco Palestinien : Salah Hamouri.
Aujourd'hui, nous sommes réunis pour réclamer la libération de Georges :
*Au nom du respect du droit : la libération conditionnelle est accordée de droit à tous les détenus ayant fait leur peine, y
compris la peine de sûreté.
*Au nom de la démocratie : or la loi du 25 février relative à la rétention de sûreté a été appliquée à Georges au mépris du
principe de la non rétroactivité.
La demande de libération de Georges concerne tous ceux qui veulent défendre les libertés démocratiques, gravement menacées
dans notre pays.
J'emprunterai à Georges les mots de notre conclusion:
"Défendons par tous les moyens disponibles le droit des peuples à la résistance … c'est en se mobilisant toujours plus sur
le terrain de la lutte qu'on apporte le soutien le plus significatif aux prisonniers révolutionnaires"